UTB Beaufortin
110K 7800D+
Voilà 2 ans que j’ai entendu parler de cette course par un ami, mais comme mon programme de saison sort assez en avance, je ne peux qu'aller cette année.
Les inscriptions sont limitées et il ne faut pas traîner.
Je pars avec mon pote Patrick en Van et sur la route, je récupère ma compagne qui était partie plus tôt à vélo direction Queige, village départ. Sur place en début d’apm, petite sieste et récupération du dossard. Un briefing est prévu à 18 h 30 pour nous présenter le parcours en détail et nous prévenir qu’il aura un changement suite aux orages annoncés pour demain et qu’un nouveau point météo sera fait à 7 h du matin (3 h après notre départ) pour savoir s'il aura une autre modification si les orages sont tjs intense.
Depuis maintenant 1 an et suite à l’accident dramatique des hauts de griffes, plus de risque n’ai pris par les organisateurs, je suis très content des décisions, car je suis tellement pointu sur la sécurité pour les gens qui me connaissent. Des coureurs pas contents, il y en aura toujours, mais on ne joue pas avec dame nature la montagne et ce qui l’entoure.
Départ donc à 4 h du matin dans une folle ambiance de plus de 700 personnes. Le tour de la gouille pour dire au revoir au proche et go dans la forêt. Je suis pour une fois cette année à l’arrière sur le départ et bien sûr, grosse erreur. Je ne connais pas le parcours et nous sommes très vite dans un single track et les premiers bouchons sont là. On ne bouge pas à plusieurs reprises et pendant de longues minutes et malheureusement le temps avance.
Il m’aura fallu 2 h 30 pour faire la première bosse de 1800D+ et 11 km chose qui aurait dû être avalée en moins de 2 h.
Lever de soleil sur la crête et maintenant enfin une descente et surtout de pouvoir dérouler et avancer.
Premier ravitaillement au Planay, tout va bien, je mange très léger, mais je continue en liquide et semi-liquide de m’alimenter. Je repars pour une nouvelle bosse et pour me rendre au lac de St Guerin, le ciel qui était magnifiquement bleu se couvre rapidement et les premières gouttes arrivent. Légère et toute petite ondée avec le ravito du lac.
Tout va bien, la pluie ne me dérange pas du tout même que j’aurai préféré la ccanicule, mais je fais avec.
La suite et bien une annonce du 2 ème changement de parcours et on va vite comprendre pourquoi. Le déluge s’abat sur nous et il fait sombre, le brouillard est bien installé et la visibilité est très médiocre. Merci aux baliseurs qui ont fait un travail remarquable pour ne pas nous perdre, car pour les gens qui ont rentré leur parcours gps sur la montre, plus rien à voir et ne pas suivre la montre. Après plus de 2 h 30 de pluie intense les choses se calme et on commence à revoir le soleil, le vrai bonheur. Nos habits sèchent gentiment et nos chaussures s’essorent aussi pas à pas.
Arrivé à mi-parcours au Cormet de Roseland et avec 5000D+ avalés, je vais bien, je suis même content, car non seulement, je vais à une bonne allure, mais je remonte aussi mon classement suite à mon départ tout à l’arrière. Je me change surtout mes chaussettes. Vu l’humidité encore dans l’air, je prends avec moi dans le sac une couche chaude supplémentaire. Je repars pour la suite après un bon ravitaillement en solide cette fois. Mentalement, c'est top, car il reste oui la moitié en km, mais plus 2800D+ (même moins avec la modification) pour finir.
Direction donc la Gitaz et nous laissons la croix du bonhomme sur notre droite.
Mon allure est bien, j’avance j’en fait énormément doubler, mais ce sont les relayeurs, car la course à mi parcourt est en relais pour certains.
La Gitaz, petit coût de moins bien, je me ravitaille super bien ma chérie est là pour me motiver et je reprends ma musique que j’avais posée au Roseland pour me mettre dans ma bulle à nouveau et retrouver de la niaque.
Je l’ai retrouvé… La montée au faux col et vrai col de la Gitaz est très longue, j’y double les malades, les pas bien, les au bout de leur vie etc… Je me dis oulalala voilà pourquoi il y beaucoup d’abandons sur cette course, allez Jérôme tiens bon.
Me voilà, au vrai col et je pars en direction du Pas d’Outray ou la plus rien, je sens qu'en moins de 5 min mes jambes se figent et ne répondent plus. Pas de relance possible impossible de courir, je ne peux pas ranger mes bâtons, les gardent et je dois m’appuyer avec pour les descentes.
Une descente éternelle en direction de la vallée de Hautluce un calvaire. Un vrai calvaire et je ne comprends pas ce qui se passe. Je rumine me parle essaye de trouver une solution, mais rien ne fait.
Je ne suis pas ici pour ça, je ne fais pas des courses pour finir sur mes rotules, je ne m’entraîne pas tous les jours pour ça. Je prends donc la décision d’arrêter, car faire les 20 km restant et 800D+ dans la misère, ce n'est pas pour moi.
Je m’arrête donc à Hauteluce.
Vous allez me dire, tu es con de réagir comme ça, de t’arrêter et de ne pas finir même si tu perd des places, tu mets le double du temps que la première partie, mais si, je suis comme ça, si ça ne va pas je force pas mon plaisir je l’ai comme ça, quand je vois que le résultat n’est pas là, je ne vais pas finir pour finir.
J’écris ce texte 4 jours après et je n’ai eu aucune courbature. Le problème que j’ai eu est une fatigue brutal mental professionnel à mon avis.
Je me prends quelques jours off avant de repartir à la conquête de la suite de ma saison, car j’y crois, j’y crois qu'un jour les planètes vont s’aligner et tout ira bien.
Encore merci à tous pour vos encouragements vos messages même si je reste discret cette saison sur ce que je fais, mais je suis très heureux de vous lire à chaque fois.
Je vais continuer à faire de mon mieux et à avoir du plaisir.
À très bientôt pour de nouvelles aventures…
Vive le sport 🏃♂️➡️